Jean Paul Blais

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Lille Art Up! – Du 12 au 15 mars 2026

 

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En Piste ! 2025 – Musée de La Boverie – Liège – Du 29/08  au 07/09/2025 – Vernissage le jeudi 28 août.

 

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Jean Paul Blais vit et travaille à Lausanne.

Son intérêt pour l’art commence par le dessin au fusain suivi de la sculpture sur fer et retourne à une expression picturale sur papier à la cuve recouvert de nombreuses couches de peintures gravées.
Puis le besoin d’épaisseur impose l’utilisation d’un nouveau support : le bois.
Aujourd’hui le volume et le relief s’affirment sur du bois préparé que la peinture densifie dans un dialogue complémentaire. Les pièces ne portent pas de titre, l’ensemble du travail compose “le silence de la pensées”.

J’aime à penser que Jean Paul Blais, travaillant par l’outil la surface de la matière – ce bois à la fois retors et malléable – en révèle les pensées cachées, les subtiles élucubrations, les secrètes aspirations, les fêlures, les humeurs, la mémoire. J’aime à penser que le bois, forcé par l’artiste en ses derniers retranchements, courbé, incisé, gratté, poncé, percé, crevassé, finit par exhaler ce qu’il tenait jusqu’alors profondément caché en ses entrailles de fibres serrées.
Ce qui surgit des profondeurs de ce qui était jadis un arbre ne saurait pourtant se rendre intelligible à un esprit trop pressé. Il y a du mystère dans les formes qui émergent, une espèce de parfum d’équation mathématique mélangé à la poésie de figures cabalistiques. C’est que ce que Jean Paul Blais va y chercher a dû s’élaborer durant des années dans l’intimité de l’élévation des forêts. Il s’y niche les résidus des murmures des frondaisons, des dialogues avec le vent, des soupirs des nuits fraîches. On n’y voit rien, aurait dit Daniel Arasse. Et il aurait ajouté “Mais ce rien, ce n’est pas rien”. A la surface du bois, dans ses anfractuosités, ses éminences, s’inscrivent des signes, des symboles, des histoires qui ne nécessitent pas de connaitre un obscur alphabet, sinon celui du cœur. Il faut, face aux oeuvres peintes en noir de Jean Paul Blais, et toutes rassemblées sous le même titre “Le silence de la pensée”, laisser le regard s’affranchir de la raison, et s’en remettre au cœur.

C’est à travers la beauté des formes “inventées” (au sens de découvrir) par l’artiste que résonne dans l’oeil du regardeur le sens caché de ces sculptures murales, véritables tablettes de bois, toutes différentes, toutes parentes pourtant. Les nuances de brillance et de matité provoquant chez le regardeur une furieuse envie de toucher la matière, d’y glisser nonchalamment la main. “Il se dégage, admet l’artiste, une certaine sensualité de mes oeuvres. Le sensuel réveille, le sensuel nous rend vivant”. Cette sculpture s’anime, de près ou de loin, le noir qui la couvre y joue une partition sans cesse renouvelée, hypnotique. < L.D.