Diplômée des Beaux-Arts de Paris en 1983, avec une première exposition personnelle en 1984, Anne MANOLI est une artiste peintre consacrant une grande importance au travail de la matière et de la texture de ses tableaux. Elle métamorphose ses toiles en surfaces sensibles rappelant le voile profond des étangs de sa jeunesse. Pour procéder à la redécouverte endeuillée de ces magmas flétris d’enfance, Anne MANOLI conçoit ces espaces d’eau composites, faisant intervenir cire, pigments, et autres textures picturales. Ces eaux sombres et entremêlées sont les demeures d’une identité insondable et oubliée, où les fébriles fibres des surfaces jonchent d’obscures immensités. Lieux de perdition aqueux où se décompose la figuration en d’opaques fluides, il y demeure la vibration instoppable de la vie et les ébullitions originelles des genèses.
François WEIL est diplômé de l’Ecole Nationale supérieure des Arts appliqués et des métiers d’Art (1986), ainsi que des Beaux-Arts en sculpture de Paris (1988). WEIL sculpte la pierre, ou plutôt, l’assemble, l’unit, en détourne la masse, et y aménage la clarté d’un tout. Dans ces univers de pierre, se lit une logique ancestrale, celle de la matière. Dans la pleine révélation de l’intimité d’une substance millénaire, WEIL entend apporter le mouvement, le cycle, les axes elliptiques des gravitations. De ces fragments disparates de roche que les siècles auront repoussés au travers des horizons, émerge une évidente unité. La somme des éléments devient corps et se confond maintenant en des balanciers vitalistes qui ne demandent, pour se mettre en marche, qu’une poussée de paume. C’est peut-être de par ce matériau rêvé comme inconnu et lointain, que ces sculptures, à la fois jeunes et tissées des racines essentielles de la nature et de l’art, mobilisent une sensation, un souvenir, qui ne se revendiquent pas de l’universel, mais le touchent sensiblement. En un circuit fermé de forces et de girons, sont déjà contenus tous les possibles, les modalités, et les essences de ces pierres qui n’existent plus que pour parcourir l’espace au sein d’une danse tranquille entre congénères de matière.