1961 : Naissance à Auderghem (l’une des dix-neuf communes de Bruxelles).
Etudie la sculpture à l’Académie d’Anvers et suit les cours de gravure de l’Académie des Arts Visuels RHoK à Etterbeek.
Patricia BROOTHAERS, lors de son processus de création intime, dépeint une humanité qui se cherche et s’expose, au fur et à mesure d’une existence en dialogue avec le spectateur. Ces œuvres remuent les recoins de la sensibilité et exultent une émotion que l’on pensait perdue. Dans toute l’expressivité d’un regard, d’une moue, d’une posture, ces œuvres interrogent le rapport à l’autre, la négociation de notre droit d’exister tel que nous sommes dans un monde qui ne nous ressemble pas toujours. Touchantes, sympathiques, vraies, voire malhabiles, les sculptures de BROOTHAERS s’éloignent d’une normalité cloisonnée, au profit d’une irréductible spécificité, avec, comme seul artifice, une attitude qui ne se pare de rien d’autre que de sincérité. Pierre Hubeaux-Colon
Âmes sensibles, s’y tenir.
Leur regard vous fuit, se fige, s’égare dans de lointains souvenirs.
Leur vie est un songe, une onde brumeuse et silencieuse.
Nostalgie secrète, douleur discrète.
Peurs enfouies ou paix retrouvée.
À quoi rêvent-elles, ces figures hiératiques et mélancoliques, ces statues de terre et de mystères ?
Ce sont des âmes esseulées, intranquilles; des êtres dont la noirceur romantique, les fêlures délicates, l’insondable profondeur, évoquent les héros de Tim Burton.
Héros, le sont-ils vraiment ? Habitées par l’angoisse et l’incertitude, ces silhouettes graciles et résignées traduisent, selon l’artiste, son incapacité à résoudre certaines situations.
artension
Patricia BROOTHAERS
Une humanité qui s’interroge
Patricia Broothaers, peintre et céramiste formée à Anvers et Bruxelles, nous laisse deviner la raison de sa plénitude intérieure. Elle nous abandonne au fil de ses propres souvenirs, façonnant un univers poétique très personnel avec beaucoup de talent.
Voilà une artiste sensible qui perpétue une constante de la peinture flamande de Bosch à Bruegel : celle d’une humanité qui s’interroge avec dérision sur sa condition.
Rassemblés dans un univers onirique, ses personnages de céramique nous parlent. Ses baigneurs muets, ses danseuses, nous interrogent. De tout ce petit monde, émane une certaine malice, qui nous renvoie avec subtilité à notre enfance, à notre éphémère solitude.
L’art doit nous prendre à partie, nous interroger, installer un dialogue.
Observatrice implacable de l’être humain, elle dégage les travers, les corps ébranlés, les visages décharnés, les mains réduites jusque dans leur substance. Elle trace, avec truculence, des regards profondément bleus qui déploient délicatement de multiples passerelles entre des univers peut-être moins éloignés de notre existence qu’il n’y parait.
Et pour atteindre cette apparente simplicité, qu’offre toute œuvre réussie, le travail de cette sculptrice d’avenir, s’apparente à un classicisme remarquable, teinté d’un réalisme rare. Car l’art, c’est sa vie.
Elle s’y plonge avec bonheur et délectation. Et la terre, l’argile se transforment, alors par ses mains, en une œuvre miroir d’une infinie vérité. Lucien RAMA, critique d’art
En permanence à la Galerie Christine Colon