art up! – Lille Grand Palais – Stand C 17 – Du 08 au 12 mars 2023
Une sculpture ambivalente qui vient ressusciter pour nous la mémoire enfouie des premiers âges du monde…
La sculpture de Martin Hollebecq ressuscite pour nous la mémoire enfouie des premiers âges du monde. S’y discerne l’infinie complexité des éléments, en même temps que l’harmonie qui préside à toute chose en ce bas monde. S’y perçoit un chaos maitrisé, ordonné, sensible. A mesure qu’on l’examine, qu’on s’en nourrit le regard, qu’on la suit dans ses entrelacs géométriques, ses contours ingénieux, ses reliefs inextricables, on pénètre au coeur d’un processus mystérieux, au plus proche des composantes fondamentales de la matière. En vérité, cette sculpture est la preuve indubitable de ce que la nature est un rêve sans fin dont l’homme n’a pas encore extrait tous les sucs.
La pierre, la pierre bleue de Soignies, travaillée avec passion et abnégation, telle que la travaille le sculpteur belge, révèle au grand jour d’intenses clartés, de subtiles tonalités, de profondes harmonies, maints charmes dont on ne la croit sans doute pas pourvue lorsqu’on la découvre, dans sa forme brute, avant que l’artiste ne la fasse parler. Il n’a pas son pareil à ce sujet Martin Hollebecq pour inciter le matériau à livrer ses secrets. A raison d’incroyables tours de force, d’heures acharnées de labeur, apparaissent au fil de la pierre sculptée des rifts, des crevasses, des sillons, des ravines, des landes désolées, des terres sauvages, des gorges, des crêtes, des cols, mille paysages changeants que la lumière irise et magnifie. La matière percée à jour par la main experte de Martin Hollebecq, nous laisse entrevoir l’enfoui en un subtil équilibre de failles et d’excroissances, de lignes et de courbes embrassées.
Chaque œuvre est une aventure différente de la précédente. Le sculpteur fuit la redite et ne cesse d’innover, de créer des formes nouvelles, des associations non encore inventées. Et chaque fois, ce qui saute aux yeux, c’est la fluidité de sa création, cette espèce d’évidence qui en émane, un jeu abstrait riche de mille décors, traversé par une poésie mariant la rugosité au poli, la ligne droite à la brisure, le galbe à l’anfractuosité. C’est cela la sculpture de Martin Hollebecq, cette façon toute personnelle de creuser l’enfoui pour en révéler l’éternelle unité en se jouant de la matière.