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Special event : One woman show – Daphne CORREGAN

Ceramic Brussels – contemporary art fair – 25 to 28 January 2024 on the Tour&Taxis site.

 

Intra Muros

EXPOSITION DU 1/10 AU 06/11/2022 – Vernissage le vendredi 30 Septembre de 18 h à 20 h 30. Daphné CORREGAN & Guy FERRER – Recueillir.

Dans le cadre de l’exposition “RECUEILLIR” où figurent la céramiste Daphné CORREGAN et le peintre et sculpteur Guy FERRER, nous proposons une réflexion autour de l’objet contenant. Par « contenant », nous entendons ces objets, contemporains ou reliques, dont la fonction est de recueillir à la fois la matière du monde et l’énergie subtile de l’esprit. Vu ainsi, l’humain lui-même serait contenant, l’expérience de la vie consistant à recevoir et restituer du sens, dans un flux et reflux ontologique fondamental. La création de réceptacles, qu’ils soient utilitaires ou symboliques, a fasciné le genre humain de tout temps, et nous ne pouvons qu’être fascinés par la place essentielle qu’ont occupée ces pièces d’art et d’artisanat au sein de notre histoire. De la même manière qu’une nature morte nous renvoie à notre propre caducité, le contenant nous renvoie à ce besoin primaire de la réception, de l’intégration et de la restitution. Une intégration qui ne s’effectue pas que de l’Homme vers son milieu, mais qui vise aussi à retenir la trace du parcours que nous aurons vécu. « Faire le plein du monde » semble être l’expression résumant notre pensée dans cette exposition où l’objet devient sujet, où le corps est le vaisseau de notre recueillement.
Pierre Hubeaux-Colon

 

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Daphné Corregan est une femme du monde qu’elle parcourt depuis des années les yeux grands ouverts et les mains tendues, à la recherche des connexions secrètes qui lient les différences sans les abolir. Elle crée ainsi des terres mêlées de ses émotions et la richesse de ses rencontres. Ses objets parlent des humains et de l’usage qu’ils en font, ils vivent en groupe, en couple ou en solitaire. Quelque soit le cas ils pratiquent l’art de la conversation. Chez Daphné Corregan on ne sent pas de hiérarchie entre eux, tous sont importants et nécessaires. La matière et sa couleur viennent à l’appui de la forme, de sa taille, de l’espace créé. Tout est question ici de communication et de complicité intérieure. Terre enfumée, grès, raku, porcelaine, simples traits ou arabesques florales, sont comme des vêtements stricts ou sensuels partageant le monde à part égale entre masculin et féminin. La couleur se partage de la même façon en restant sourde et délicate ou en introduisant un certain désordre par sa brutalité parfois radicale. Rien dans l’art de Daphné Corregan n’est arbitraire, l’observation n’est jamais loin de l’imaginaire et si ses nuages semblent sortis d’un rêve d’enfant, leur blancheur mate est presqu’humide. Ils passent sous un crâne pour ressortir cerveaux et ils enflent de toutes les pensées contenues. Les têtes petites et jumelles sinon siamoises peuvent se séparer et grandir jusqu’à sembler détachées d’une statue colossale qui de ses yeux fixes regardent vers un horizon sans limite. Les unes et les autres ne sont pas personnifiées, ce sont les variations sur un même genre, des objets parmi les objets, qu’ils soient contenants, maison, espaces ou têtes. Daphné Corregan les décline dans tous leurs états et les pose simplement aux murs, au sol, sur des tables ou des socles comme des offrandes sur les marches du temps.
Sabine Puget, OCTOBRE 2016